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Cloud Atlas — 8/10

2012-10-26 — 165mn — Germany, Hong Kong, Singapore, United States of America

À travers une histoire qui se déroule sur 5 siècles dans plusieurs espaces temps, des êtres se croisent et se retrouvent d’une vie à l’autre, naissant et renaissant successivement… Tandis que leurs décisions ont des conséquences sur leur parcours, dans le passé, le présent et l’avenir lointain, un tueur devient un héros et un seul acte de générosité suffit à entraîner des répercussions pendant plusieurs siècles et à provoquer une révolution. Tout, absolument tout, est lié.

Affiche du film "Cloud Atlas"

Dans le genre adaptation casse-gueule, on pouvait difficilement faire pire. Les frères Wachowski, aidés cette fois par un autre acolyte en la personne de Tom Tykwer, ont pourtant relevé le défi avec brio. Film « à sketches » à travers les époques – rappelant ainsi le principe de The Fountain par exemple – Cloud Atlas raconte plusieurs histoires différentes, avec – autre particularité – des acteurs interprétant différents personnages. Si l’ensemble semble d’abord confus pour le spectateur, des connexions vont rapidement se tisser et le film va prendre tout son sens : chaque histoire impacte la suivante, pour finalement n’en former qu’une, les destins de tous les individus étant intimement liés. Évidemment comme dans tout film de ce genre, les différentes histoires sont de qualité inégale. En l’occurrence, celles des Wachowski sont souvent meilleures que celles réalisées par Tykwer : la révolte de Sonmi (2144) & la vie post-apocalyptique (2321) permettent notamment au duo de se lâcher un peu dans la réalisation ; avec surtout pour la première citée un retour au genre « SF anime » qui leur réussit très bien. A contrario, les scènes sur le copiste musical et celles des révélations d’une journaliste (respectivement en 1936 & 1973) sont de facture plus classique et n’ont pas l’extravagance qui colle si bien au projet un peu fou qu’est Cloud Atlas. La comédie british sur l’éditeur londonien offre cependant quelques séquences très drôles, qui relèvent le niveau des œuvres du 3ème réalisateur du film. Cette dernière est aussi l’un des meilleurs exemples de l’utilisation qui a été faite des acteurs du film, à savoir diversifier les rôles d’une même personne, offrant forcément parmi cette large palette certains rôles à contre-emploi. Dans cette partie comique, on retrouve Tom Hanks en écrivain rebelle ; mais tout au long du film le reste du casting change aussi complètement de registre. Tout juste peut-on regretter que certains grimages soient moins bien réussis, et que les liens effectués via une tâche de naissance commune soient un peu superflus – les connexions psychiques se suffisant à elles-mêmes. Et en abordant des genres multiples, Cloud Atlas accumule aussi les références, de façon plus ou moins subtile (coucou Soleil Vert). Mais la grande force du long métrage réside dans sa globalité : si chaque histoire aborde un thème de prime abord différent, toutes ont un fil conducteur commun : la défense d’une minorité en quête d’égalité – noirs, homosexuels, femmes, et plus tard une ethnie, dans un futur où l’homme a régressé. Cloud Atlas montre ainsi que si l’année et les victimes changent, les combats restent malheureusement similaires. Surtout, son scénario & son montage sont remarquables et parviennent à rendre l’ensemble cohérent, sans jamais perdre le spectateur en route. Chaque passage d’une histoire à une autre a été savamment pensé, offrant des transitions toujours intéressantes à travers un élément visuel fort. Ainsi, une scène d’action en appelle une autre dans un autre âge ; puis une scène posée fera écho à une autre scène calme d’une autre époque. Les enchaînements se font tantôt de façon rapide, juste pour rappeler la situation dans laquelle on avait laissé un personnage ; tantôt de façon plus lente, pour suivre une séquence plus complète. C’est tout ce travail rare qui fait que l’on ne voit pas passer les 2h45 de Cloud Atlas ; mettre ainsi en images une telle histoire, c’est parfaire une œuvre brillante, surtout étant donnée la difficulté du challenge qui était à relever.

Cloud Atlas
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CatastropheTrop nazePas bonBof bofCorrectSympaBon filmTrès bonExcellentChef-d’œuvre (1 note(s). Moyenne : 7,00 sur 10)
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